Addictions : impatiences autour de la sortie du plan de la MILDECA sur fond de polémique autour de l'alcool

Par
Publié le 03/09/2018
Article réservé aux abonnés
evenement Addiction

evenement Addiction
Crédit photo : PHANIE

Sa publication était prévue pour mars, avant d'être reportée à juin. Le plan de lutte contre les addictions 2018-2022 devrait être in fine dévoilé courant septembre par le président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), le Dr Nicolas Prisse. 

Dans la continuité du précédent (et premier) plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017, la nouvelle mouture devrait concentrer son action sur les jeunes et balayer un large spectre d'addictions. 

Le plan arrive dans un climat pour le moins inflammable. Les mesures sur l'alcool sont plus qu'attendues : leur absence dans le plan national de santé publique publié en mars (« Priorité prévention ») n'a fait qu'accroître l'impatience des acteurs sanitaires. Avant que le désaveu qu'infligea Emmanuel Macron à Agnès Buzyn, qui soutenait que le vin est un alcool comme un autre vu du foie, ne suscite leur indignation. La présentation d'un « plan prévention » à l'Élysée en juin dernier, par la filière des boissons alcoolisées doté de 5 millions d'euros, n'a pas apaisé leurs inquiétudes quant à la volonté du gouvernement de protéger la santé, et non les lobbies.

Le volet cannabis devrait également être scruté avec attention par les acteurs de terrain, qui réclament une réforme de la loi de 1970 et souhaiteraient que le ministère de la Santé reprenne la main sur le dossier, au détriment de l'Intérieur, pour promouvoir une politique pragmatique de dépénalisation et régulation. 

Le plan devrait aussi comporter des mesures sur le tabac, articulées avec le programme national de réduction du tabagisme, ou encore sur le crack. Les addictologues espèrent enfin y découvrir des mesures sur les addictions comportementales, les jeux de hasard et d'argent, les jeux vidéo et les écrans, ou encore la pornographie, avec le souci, encore et toujours, de protéger les mineurs et les plus vulnérables. 

C. G.

Source : Le Quotidien du médecin: 9682