La prise en charge des cas de méningites virale et bactérienne aiguë est une urgence, exclusivement du ressort hospitalier. « Il est extrêmement difficile de les distinguer sur le plan clinique, souligne le Dr Muhamed-Kheir Taha (Institut Pasteur (Paris)). C’est l’objectif de nombreux tests clinico-biologiques qui se sont attachés à essayer de différencier l’étiologie virale ou bactériennes) des méningites. Ainsi, la règle de Hoen chez l’adulte et l’enfant, le Bacterial Meningitis Score chez l’enfant ou le Meningitest® ». Ils sont cependant très peu employés, sauf le dernier.
Très souvent utilisé chez l’enfant, le Meningitest® inclut la présence d’éléments cliniques : purpura, convulsion, présence d’un aspect toxique, et d’éléments biologiques (détection d’une coloration de Gram sur le LCR, une protéinorachie › 0,5g/l ou une PCT › 0,5 ng/ml). Il a une sensibilité de 100% mais une spécificité de 37%.
Utilisation exclue en ville
Cependant la ponction lombaire étant l’élément commun à tous ces outils d’orientation du diagnostic étiologique des méningites, cela exclut leur utilisation en ville. De plus, même à l’hôpital, si ces algorithmes sont une aide utile, en aucun cas ils sont suffisants pour décider seuls d’une antibiothérapie, le diagnostic étiologique devant être recherché.
En ville, plutôt que des scores, « des outils très pertinents seraient plutôt des listes de symptômes très précoces -présents chez 72% des enfants- et à rechercher pour décider de donner l’alerte ou non, avant même la survenue du tableau classique de méningite », explique Muhamed-Kheir Taha,. Chez l’enfant de moins d’un an, pendant cette phase précoce peu spécifique (durée 4-6 heures), certaines associations de symptômes et de signes doivent alerter : fièvre mal tolérée, modification du comportement (grognon), hypotonie. À un âge plus avancé, la liste comporte six éléments à repérer : extrémités froides, retard de recoloration de la peau après pression, douleurs dans les cuisses et les extrémités supérieure et inférieure, douleurs abdominales, présence de taches purpuriques sur le corps repérables par le test de vitropression ainsi qu’une protéine C-réactive élevée si le cabinet est équipé d’un test rapide de la CRP en microméthode.
Article précédent
SCORE, au cœur du risque
Article suivant
Audit-C, repérer le mésusage
GINA 2014 contre la malobservance
SCORE, au cœur du risque
L’intérêt du « Méningitest® »à l’hôpital
Audit-C, repérer le mésusage
Auto- et hétéro-évaluation, deux points de vue sur la douleur
Fagerström : accro à la clope ?
DN4 : quatre questions pour une douleur
HAD : mesurer l’anxiété et la dépression en moins de 6 minutes
Hamilton : une échelle à deux facettes
La GEA, une échelle pour traiter l’acné
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation