Échoscopie diagnostique

Un outil pour généralistes

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Publié le 28/04/2016
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Les mutations de l’exercice de la médecine générale concernent également les techniques et les outils mis à la disposition des médecins généralistes. L’échoscopie va-t-elle être une révolution médicale du XXIsiècle à l’instar du stéthoscope de Laennec au XIXsiècle ?

Dans de nombreuses situations, l’interrogatoire et l’examen clinique ne sont pas suffisants pour poser un diagnostic. Depuis une vingtaine d’années, l’échoscopie est utilisée aux urgences hospitalières et dans certaines équipes SMUR. En urgence, une échographie abdominale et péricardique (FAST- écho pour Focus Abdominal Sonography for Trauma) ainsi qu’une échographie pleurale (e-FAST) peuvent être réalisées permettant de détecter une cholécystite, un épanchement gazeux ou liquidien de l’abdomen ou de la plèvre, une colique néphrétique, une pneumopathie, une fracture de côte, etc.

Une aide au diagnostic

« En France, les médecins SOS sont environ 1 060, et 300 d’entre eux sont équipés ou pratiquent l’échoscopie, a rapporté le Dr Michel Athouel (SOS Médecins, Paris). La première expérience ambulatoire a été réalisée en 2012 par SOS Médecins Bordeaux. ». Aujourd’hui, cette technique se développe à domicile au lit du malade et en cabinet car elle aide au diagnostic, guide la stratégie thérapeutique immédiate et optimise le parcours de soins du patient. Il existe maintenant des échographes de poche à peine plus gros qu’un smartphone ou qu’une tablette.

Mais il ne s’agit pas de prendre la place du radiologue. Les avantages de l’échoscopie non programmée, en consultation ou au lit du malade sont multiples : performance et immédiateté de diagnostic, amélioration de l’orientation du patient, et de la qualité des soins et économie de santé en diminuant le nombre de patients adressés aux urgences. Mais il faut aussi en connaître les limites dues à la miniaturisation du matériel et aussi au fait que le patient n’est jamais bien préparé dans le cadre de l’urgence (à jeun, vessie pleine…).

Il s’agit d’un acte technique qui nécessite une formation, même courte, et une pratique fréquente. De nombreuses formations existent : DIU d’échographie générale (2 ans), DU d’échographie d’urgence (1 an), DU d’échoscopie (Bordeaux) et formations au Centre francophone de formation en échographie (CFFE). « Cela représente un coût et un investissement financier, alors qu’il n’y a pas de cotation pour l’instant, a souligné le Dr Michel Athouel. Comme l’électrocardiogramme il y a plus de 30 ans, la pratique de l’échoscopie est à ce jour incontournable dans le cadre de la médecine de premier recours ». Demain, l’examen clinique se fera peut-être à l’aide du stéthoscope, du tensiomètre, de l’otoscope, des bandelettes urinaires, de l’électrocardiogramme... et de l’échoscope.

D’après la communication du Dr Michel Athouel (Paris)

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9492