Alors que l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (ANSES) doit rendre son avis cette après-midi, le Haut conseil des biotechnologies (HCB) a déjà indiqué, dans la matinée, qu’il réfutait les conclusions de l’étude du Pr Gilles-Eric Séralini sur la toxicité du maïs OGM NK603 de Monsanto.
Le HCB estime qu’il n’y a « pas de causalité entre les événements observés et la consommation de maïs NK603, traité ou non avec l’herbicide Roundup ». « Le dispositif expérimental mis en oeuvre est inadapté aux objectifs de l’étude », estime le Haut conseil, mandaté par le gouvernement pour examiner l’étude controversée. La semaine dernière, six académies françaises, dont celle de médecine, avaient également contesté l’étude du point de vue de sa conception, de sa méthodologie, du choix des animaux utilisés et de l’interprétation des résultats.
Une étude indépendante et contradictoire
« Les conclusions d’effets délétères de la consommation de maïs NK603 ne sont pas soutenues par l’analyse des résultats présentés dans l’article », publié dans la revue scientifique « Food and Chemical Toxicology » le 19 septembre, poursuit le HCB. L’organisme estime donc que « cet article ne remet pas en cause les conclusions des évaluations précédentes sur cet OGM ».
Le HCB recommande toutefois qu’une « étude de long terme, indépendante et contradictoire soit entreprise sous l’égide des pouvoirs publics quant à la sécurité sanitaire du maïs NK603 » (de Monsanto). Car tout en jugeant que l’article du Pr Séralini « n’est pas conclusif », le Haut conseil veut néanmoins « répondre aux interrogations de la société » sur l’innocuité de ce maïs OGM.
Le soutien de professionnels de santé
La Coordination nationale médicale santé environnement (CNSME), qui regroupe des professionnels de santé de tous horizons et défenseurs de l’environnement, indique apporter son soutien au Pr Séralini. « Quelles que soient les critiques scientifiques qui pourraient être faites à l’encontre de cette publication, elle se doit d’être prise en compte, approfondie et complétée », estiment les membres de la coordination. « Les problèmes de santé publique qu’elle soulève ne sauraient être balayés d’un revers de main », ajoutent-ils en prenant la défense des « fonctions de lanceur d’alerte que le Pr Séralini acquiert ainsi, en osant dénoncer un risque potentiel alimentaire grave pour la santé de tous ». La CNMSE regrette enfin que les lanceurs d’alerte doivent faire appel à des fonds privés « afin de justifier leurs inquiétudes ».
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