Au cours de ces dernières années, il a été démontré que le mélanome cutané pouvait se caractériser par des mutations spécifiques d’oncogènes tels BRaf, c-Kit et NRAS. Environ 70 % des mélanomes sont porteurs de l’une de ces mutations. En 2002, une mutation du gène BRaf a pu être mise en évidence dans certaines variétés de mélanomes localisées préférentiellement au niveau des zones exposées aux UV de façon chronique. Cette mutation concerne environ 50 % des mélanomes.
La mise en évidence de cette mutation a été suivie du développement d’une thérapie ciblée : le vemurafenib. Ce traitement est disponible en première ligne depuis mars 2012 pour les malades porteurs de la mutation BRaf. Cette molécule est inefficace, voire délétère chez les patients dont le mélanome ne présente pas de mutation sur BRaf. Plus de 50 % des patients présentent une réponse rapide et spectaculaire, mais la majorité d’entre eux rechute après 6 à 8 mois de traitement, suggérant l’émergence de mécanismes de résistance. L’utilisation de la combinaison anti-BRaf/anti-MEK pourrait permettre de limiter les phénomènes d’échappement observés lors de l’utilisation d’inhibiteurs de BRaf en monothérapie et semble être mieux tolérée que la monothérapie. Ces données restent à confirmer dans les essais de phase 3 actuellement en cours, mais il semble que l’avenir soit à l’utilisation de la combinaison plutôt qu’à la monothérapie. Par ailleurs, le pourcentage de malades répondeurs paraît également plus important lorsque le traitement est utilisé d’emblée en combinaison plutôt qu’en monothérapie.
Communication du Pr Laurent Mortier (Lille).
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