Cicatrices d’acné

Un groupe hétérogène

Publié le 16/01/2014
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Les séquelles d’acné sont soit spontanément régressives (érythème, pigmentation), soit fixes et définitives. L’érythème résiduel et les pigmentations, qui s’observent principalement sur peau mate, peuvent persister quelques mois. Les cicatrices définitives revêtent différents aspects : cicatrices hypertrophiques, chéloïdes, cicatrices à pores dilatées ou dilatations ostiales, cicatrices déprimées en U typiquement varicelliformes ou cicatrices en V (dite en pic à glace), beaucoup plus difficiles à traiter.

Il existe également des dépressions en pente douce et des cicatrices rétractiles fixées aux plans profonds, secondaires à des lésions inflammatoires chroniques avec fonte du matelas hypodermique. Parfois, il s’agit de cicatrices complexes avec achromie secondaire. Certaines régions sont prédisposées aux cicatrices hypertrophiques (angle mandibulaire, décolleté) ; la distinction n’est pas toujours facile avec les cicatrices chéloïdes qui, elles, sont persistantes alors que les cicatrices hypertrophiques peuvent parfois régresser. Les pores dilatés ou dilatations ostiales sont des microkystes qui vont laisser la place à des ostiums dilatés. Les cicatrices en pic à glace correspondent à l’évacuation brutale de microkystes enflammés.

La place du laser.

À ces formes multiples répond une diversité de traitements. L’érythème résiduel secondaire au processus de cicatrisation disparaît spontanément. Quand les patients désirent accélérer le retour à la normale, un traitement par laser pulsé peut être proposé mais la règle est d’attendre au moins 18 mois. Les hyperpigmentations sont généralement régressives en 24 mois. Si la régression n’est pas spontanée, une lumière pulsée peut être proposée.

Les cicatrices déprimées à l’emporte-pièce sont les plus accessibles à un relèvement du fond cicatriciel par chirurgie et abrasion secondaire par laser ablatif. Les pores dilatés, les ostiums folliculaires bénéficient du laser fractionné qui est certainement le traitement le plus adapté grâce à son action de rétraction sur les pores dilatés. Les cicatrices hypertrophiques doivent bénéficier de la combinaison de plusieurs techniques : compression de la cicatrice avec des hydrocolloïdes 24 heures/24 et pendant plusieurs mois, associée le plus souvent à une infiltration cicatricielle de corticoïdes tous les 2 mois et, éventuellement un traitement par laser à colorant pulsé. Les dépressions en pente douce sont difficiles à corriger par laser et bénéficient d’injections de comblement. Le traitement par laser ne peut intervenir que lorsque l’acné n’est plus évolutive et que le traitement par isotrétinoïnes est arrêté depuis un an (au moins 6 mois) ; il doit être réalisé en hiver.

Communication du Dr Séverine Lafaye (Paris).

 Dr B. M.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9293