Traitement chirurgical du vitiligo

Greffe d’épiderme ou de mélanocytes

Publié le 16/01/2014
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Crédit photo : PHANIE

L’OBJECTIF est de remplacer les mélanocytes absents par des mélanocytes provenant soit d’une zone neutre soit des bords des lésions. Plusieurs techniques de greffe sont possibles : greffe d’épiderme, de mélanocytes provenant de l’épiderme ou des follicules pileux, (exceptionnelle) greffe de mélanocytes cultivés.

Dans tous les cas, la zone receveuse doit être préparée : forage de puits destinés à recevoir les mélanocytes, induction de bulles dans lesquelles seront injectés les mélanocytes ou encore dermabrasion de surface.

Les microgreffes dans des puits avec de l’épiderme donneur de mélanocytes donnent de bons résultats mais la manipulation est longue. Elles sont indiquées pour repigmenter de petites taches sur le corps mais pas sur le visage. Les résultats cosmétiques sont également bons après application sur les zones dépigmentées abrasées de bulles de succion provenant d’un épiderme pigmenté ; cette méthode, au risque cicatriciel minime, permet de traiter des surfaces conséquentes mais elle prend du temps.

Pour les grandes surface, l’épiderme est prélevé avec un dermatome électrique et le lit de la zone receveuse est dermo-abrasée ou laserabrasée. Le greffon est appliqué sur la zone dépigmentée. Une anesthésie générale est parfois nécessaire car les surfaces à traiter peuvent atteindre 500 cm2 ; elle n’est praticable qu’en milieu hospitalier.

Les greffes cellulaires.

Elles utilisent des mélanocytes non cultivés d’origine épidermique ou provenant des follicules pileux ou des mélanocytes cultivés. Quelle que soit la technique, la première phase est identique : l’épiderme prélevé au cuir chevelu ou à la fesse avec un dermatome ou par bulles de succion doit subir une digestion enzymatique qui permet de libérer les cellules. La zone à repigmenter est préparée par abrasion. Les cellules sont répandues sur la zone dépigmentée ou mises en culture. La repigmentation se fait au bout d’un mois. Cette technique permet de repigmenter des zones plus vastes que les zones prélevées. La culture des mélanocytes est aujourd’hui interdite en France car le milieu de culture nécessite l’incorporation de produits bovins. Récemment une équipe de l’Inserm s’est intéressée aux cellules souches pluripotentes dont certaines peuvent amener aux mélanocytes. On peut les recueillir au niveau de la niche des follicules pileux ou de la moelle. Reste à mettre cette technique en pratique.

Enfin, l’équipe du Dr Yvon Gauthier (Bordeaux) a réalisé expérimentalement chez l’animal une dermo-abrasion puis une application de 5FU pendant 48 heures, ce qui déclenche une réaction inflammatoire très importante. Cette manipulation est suivie d’un rayonnement d’UVB pendant un mois au bout duquel on observe une repigmentation à partir des bords de la zone pigmentée. Les mélanocytes se déplaceraient entre les espaces de migration dus au retard de cicatrisation crée par le 5FU.

À suivre…

Communication du Dr Yvon Gauthier (Bordeaux).

 Dr B. M.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9293