Un pacemaker remonté comme un coucou suisse

Publié le 02/09/2014
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Voilà une trouvaille qui ne pouvait naître qu’en Suisse. Lors d’une session consacrée à la stimulation cardiaque dans le cadre du congrès de la Société européenne de cardiologie qui se tient à Barcelone, le Dr Adrian Zurbuchen, de l’université de Bern, a présenté la preuve de concept d’un stimulateur cardiaque fonctionnant grâce à un mécanisme analogue à celui d’une montre automatique.

« La durée de vie de la batterie d’un pacemaker oscille entre 6 et 14 ans. Un dispositif implantable qui ne nécessite pas d’être rechargé présenterait un fort intérêt », a déclaré Adrian Zurbuchen.

Tic tac tic tac

Le dispositif se présente sous la forme d’un pacemaker classique sur lequel est greffé un mécanisme de montre automatique, c’est-à-dire un ressort qui se tend à chaque oscillation d’un poids semi circulaire, et dont la détente alimente en permanence un générateur électrique. Un mouvement de balancier est provoqué à chaque contraction cardiaque, « rechargeant » le dispositif 24 heure sur 24.

Une expérimentation in vivo a déjà eu lieu sur le cœur d’un cochon de 60 kg. Les chercheurs parvenaient à faire montrer le cœur à 130 battements par minute.

Droit au cœur

Tient-on pour autant la prochaine génération de stimulateurs cardiaques ? Il y a loin de la coupe aux lèvres ! Pour fonctionner correctement, le dispositif suisse doit être appliqué directement sur la paroi extérieure du cœur et non pas en sous-cutané, ce qui implique non seulement une intervention chirurgicale très lourde et une plus grande difficulté pour aller récupérer le dispositif.

En outre la présence d’un tel appareil sur la paroi du cœur risque de perturber des tentatives de ressuscitation, probables compte tenu du profil des patients habituellement appareillés. Questionné sur la possibilité d’un appareil sous-cutané qui se rechargerait grâce aux mouvements du corps, Adrian Zurbuchen a estimé que « les mouvements du corps ne sont pas assez homogènes au cours d’une journée, et surtout d’une nuit, pour assurer un rechargement constant du dispositif ».

Damien Coulomb

Source : lequotidiendumedecin.fr