L’extension de l’obligation vaccinale à onze vaccins représente dix injections pour les enfants, étalées sur deux ans. Elle a été adoptée entre autres pour éviter la chute des couvertures vaccinales, car la vaccination fait l’objet d’une défiance croissante de la part du grand public, comme l’attestent les Baromètres santé successifs. Les couvertures vaccinales contre la rougeole et les infections à méningocoque C restent insuffisantes. Résultat, les épidémies de rougeole persistent. Depuis 2008, il y a eu 20 décès dus à la rougeole, et, du 6 novembre 2017 au 12 mars 2018, 913 cas ont été déclarés, dont un s’est soldé par un décès.
Responsabilité du médecin
Aujourd’hui, dès lors que les enfants (nés à compter du 1er janvier 2018) rentrent en collectivité, ils doivent être à jour de leurs vaccins. Quant au médecin, il a l’obligation éthique de vaincre les réticences des parents. S’il était prouvé qu’il ne l’a pas remplie avec suffisamment de conviction, une telle négligence serait considérée comme une faute de nature à engager sa responsabilité. En pratique, il faut être en mesure de démontrer que l’information sur l’obligation vaccinale a été communiquée ; mentionner clairement le refus parental dans le carnet de santé et le dossier médical de l’enfant (préciser qu’un dialogue a été instauré) ; idéalement, en faire signer une attestation de refus par les parents.
« Il n’y a aucun vaccin supplémentaire, tempère la Dr Marie-Aliette Dommergues-Cohen (Le Chesnay). Nous continuerons à expliquer et à vacciner comme avant. Notre objectif n’a jamais été d’appliquer seulement la loi, mais de protéger au mieux les enfants. Mais cela va quand même changer beaucoup de choses, car il y a enfin un message fort du pouvoir basé sur la science et non sur les rumeurs pour soutenir notre communication avec nos patients. »
Baisse de l'antibiothérapie
Le pneumocoque est responsable de nombreuses infections, allant de la plus bénigne à la plus grave (OMA, pneumonies, bactériémies et méningites). Il existe plus de 95 sérotypes, tous pouvant (à des degrés variables) donner des pathologies invasives. Les sérotypes du vaccin conjugué 13-valent (PCV 13) couvrent la grande majorité des méningites de l’enfant de 6 à 24 mois. Ainsi, après l’introduction du vaccin, il y a eu une diminution de 44 % des méningites à pneumocoque entre 2009 et 2014.
Dans une étude observationnelle multicentrique menée en France, une diminution de 16 % des cas de pneumonie communautaire (PC) a été observée après l’introduction du vaccin Prevenar 13 dans les services d’urgence chez les enfants âgés de 1 mois à 15 ans. La diminution était de 53 % pour les cas de PC avec épanchement pleural, et de 63 % pour les cas de PC à pneumocoque confirmés par l’examen microbiologique.
De même, depuis l’introduction de Prevenar (7-valent) et par la suite de Prevenar 13, les études ont montré une diminution significative du nombre d’otites moyennes aiguës (OMA), du nombre de paracentèses et une baisse de la consommation d’antibiotiques. « La vaccination antipneumococcique conjuguée a entraîné, de plus, une diminution de la résistance aux antibiotiques dans ces pathologies », a souligné le Dr Corinne Levy (Saint-Maur-des-Fossés).
Symposium organisé par Pfizer
Article précédent
Une consultation dédiée chez les femmes
Article suivant
Le devenir des prescriptions après hospitalisation
Les atouts du couple médecin-patient
La Mapa en premiers soins
Des atouts en prévention cardiovasculaire
VIHClic, un site Internet dédié
Un sevrage tabagique conjoint ville-hôpital
La HAS veut favoriser la liberté de choix des patients
Des nausées à la prévention de l’infection par le CMV
Overdose sur ordonnance
Une seule question pour dépister le mal-être
Un enjeu de santé publique
Savoir réagir
Des réflexes pour réduire l’errance diagnostique
Le plan cancer du col en médecine générale
Une consultation dédiée chez les femmes
À l'heure de l'obligation vaccinale
Le devenir des prescriptions après hospitalisation
Pour un repérage plus précoce
Le BITS test aide à y voir plus clair
Un dépistage ciblé sur les facteurs de risque
Pour les ados, l'info est sur le net
Le numérique, oui mais
Lombalgie : éviter le passage à la chronicité
Entendre, voir et témoigner, c’est aussi sauver
Diagnostiquer Alzheimer au bon moment
Les limites des scores de risque actuels
Un regain de motivation dans la BPCO
Favoriser la démocratie sanitaire
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes