Pneumologie

L’asthme moins allergique au féminin

Publié le 13/06/2014
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Chez la femme, l’asthme présente des particularités qui nécessitent une prise en charge spécifique dans bon nombre de cas.
Asthme bronchique se manifestant par des spasmes au niveau des bronches avec augmentation des...

Asthme bronchique se manifestant par des spasmes au niveau des bronches avec augmentation des...
Crédit photo : CAVALLINI JAMES / BSIP

La proportion de femmes asthmatiques est supérieure à celle des hommes.À travers le monde 300 millions de personnes souffrent d’asthme, ce chiffre étant en constante augmentation. En France, 4,15 millions de personnes sont concernées dont une proportion importante de femmes qui nécessitent une prise en charge spécifique. En effet, adolescence, cycle menstruel, grossesse, ménopause... sont autant de périodes-clés dans la vie de la femme asthmatique, qui nécessitent un diagnostic au bon moment et le maintien du contrôle de l’asthme. C’est du reste la pathologie chronique la plus fréquente au cours de la grossesse. Forte de ce constat, la Société de Pneumologie de Langue Française a constitué un groupe de travail « Femme et Poumon » animé par cinq femmes pneumologues.

La grossesse, facteur aggravant

Les particularités de l’asthme de la femme sont désormais bien documentées. Différentes études épidémiologiques ont, en effet, montré la fréquence plus importante de l’asthme chez la femme après la puberté que chez l’homme, la prévalence de l’hyperréactivité bronchique également plus élevée chez la femme, ainsi qu’un risque accru d’asthme non-allergique. Enfin, à l’âge adulte, la proportion de femmes asthmatiques est toujours supérieure à celle des hommes, quel que soit le degré de sévérité de la maladie.

L’asthme prémenstruel est une réalité clinique, près d’un tiers des femmes rapportant une aggravation des symptômes pulmonaires en période prémenstruelle et/ou en période menstruelle. La grossesse est également associée à un mauvais contrôle de l’asthme, une femme sur trois voyant son asthme s’aggraver avec un risque d’exacerbation multiplié par 2 ou 3. « Il est important de préciser qu’aujourd’hui encore trop de traitements sont modifiés au cours de la grossesse, modifications qui peuvent mettre en péril l’équilibre de la maladie asthmatique. On continue de voir l’arrêt de la corticothérapie inhalée alors que ce traitement est sans conséquence sur le fœtus », explique le Dr Camille Taillé (hôpital Bichat, Paris).

Enfin, chez les femmes ménopausées et celles ayant eu des cycles irréguliers, une diminution de la fonction respiratoire et une augmentation des symptômes d’asthme ont été observées.

Dr Brigitte Vallois

Source : lequotidiendumedecin.fr