Le diabète de type 1 de plus en plus précoce

Des conséquences pour les pédiatres libéraux et hospitaliers

Publié le 17/11/2014
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L’incidence du diabète de type 1 augmente au niveau mondial d’environ 3 % par an, pour des raisons très probablement environnementales mais encore mal explicitées. En France, les données épidémiologiques sont peu nombreuses mais une étude longitudinale réalisée sur 17 ans en Aquitaine a permis d’estimer cet accroissement à 3,3 % par an chez les moins de 15 ans et à 7,6 % par an chez les moins de 5 ans. Ainsi, l’âge médian d’apparition du diabète est passée de 10 ans en 1997 à 8 ans et 8 mois en 2004. Désormais, selon les données d’une enquête réalisée par l’Aide aux jeunes diabétiques (AJD), un quart des diabètes sont découverts chez des enfants de moins de 5 ans.

Pour les pédiatres libéraux, en première ligne pour le diagnostic, il est donc important de savoir évoquer un diabète de type 1 face à certains signes d’appel même chez des enfants très jeunes. Face à des douleurs abdominales, des vomissements et une perte de poids, une polyuropolydipsie (couches qui débordent, biberons réclamés la nuit…) doit être recherchée à l’interrogatoire et conduire à réaliser immédiatement une glycémie. En cas d’anomalie, l’enfant doit être adressé le jour même au centre hospitalier, après appel dans le service compétent. « Il s’agit d’une urgence et l’on déplore encore trop de diagnostics tardifs faits à l’occasion d’une acidocétose qui peut mettre en jeu le pronostic vital et nécessite une prise en charge en soins intensifs », insiste le Pr Pascal Barat. L’enquête réalisée en 2010 par l’AJD a rapporté 44 % d’acidocétose au moment du diagnostic, sévère dans 15 % des cas, voire 25 % chez les moins de 2 ans.

Pour les pédiatres hospitaliers, cette évolution épidémiologique se traduit naturellement par une augmentation du nombre de patients plus jeunes et un gonflement des cohortes d’enfants qui sont suivis jusqu’à l’âge de 18 ans. Cela demande du temps médical et paramédical supplémentaire et implique une certaine organisation pour les pédiatres mais aussi pour les autres soignants, notamment les puéricultrices particulièrement sollicitées dans le cadre de la délégation de tâches (démonstration du matériel, pratique des injections, adaptation des doses…).

« Les services doivent donc s’organiser pour répondre à ce besoin d’accompagnement sur le long terme, pour amener ces enfants à l’âge adulte dans les meilleures conditions de santé possibles durant la période pédiatrique », conclut le Pr Pascal Barat.

D’après un entretien avec le Pr Pascal Barat, CHU Bordeaux

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Bilan spécialistes