Traumatisme crânien léger

Les recommandations actualisées

Publié le 17/11/2014
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Les Traumatismes crâniens (TC) sont l’un des motifs les plus fréquents de consultation aux urgences pédiatriques. Dans 95 % des cas, il s’agit d’un TC léger (TCL), défini par un score de Glasgow 13 et qui n’engendre donc pas de troubles graves de la conscience. Moins de 10 % des enfants présentant un TCL ont une lésion intracrânienne; toute la problématique est de les identifier. « Les nouvelles recommandations de la Société française de médecine d’urgence et du Groupe francophone de réanimation et d’urgences pédiatriques (1) pour la prise en charge du TCL, adaptées du versant pédiatrique des recommandations sur la prise en charge du TCL publiées en 2012 par la SFMU, font désormais office de référentiel », indique le Dr Philippe Minodier.

Ces recommandations se fondent sur une règle de décision clinique, ce qui souligne l’importance de l’interrogatoire et de l’évaluation clinique. « Une attention particulière doit être accordée à la notion de perte de connaissance initiale, même brève, au caractère sévère du mécanisme lésionnel et aux modifications du comportement rapportées par les parents », précise le Dr Minodier.

L’indication d’un scanner repose sur l’algorithme du PECARN (Pediatric Emergency Care

Applied Research Network) qui diffère selon l’âge et permet de distinguer trois groupes de risque de lésions intracrânienne : faible, intermédiaire ou élevé. Les experts rappellent que les éléments objectifs comme le score de Glasgow, la présence d’un hématome ou de signes cliniques d’embarrure, de lésions de la base du crâne et un trouble du comportement rapporté par les parents sont à privilégier pour évaluer le risque.

Les critères d’hospitalisation et les modalités de la surveillance à l’hôpital sont reprécisés, tout comme ceux du retour à domicile en cas de faible risque de lésion intracrânienne sévère (‹0,02). «Le risque zéro n’existe pas, le respect de ces recommandations ne permet que de le limiter », rappelle le Dr Minodier. Il est donc essentiel de bien expliquer aux parents les raisons et les modalités de la surveillance à domicile après un passage aux urgences ou une hospitalisation. Ils doivent également être informés de la possibilité de survenue, même en l’absence de lésions visibles en imagerie, de céphalées post-traumatiques aiguës ou d’un syndrome post-commotionnel pouvant avoir des répercussions sur la vie familiale et scolaire.

Enfin, les recommandations indiquent que le dosage de la protéine S100bêta est en évaluation. Plusieurs études ont en effet montré qu’une élévation du taux de cette protéine dans les six heures suivant le TC, est associée à la présence d’une lésion intracrânienne.

D’après un entretien avec le Dr Philippe Minodier, Assistance publique-hôpitaux de Marseille

(1) Archives de Pédiatrie 2014;21:790-96

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Bilan spécialistes