On estime en 2012, à 3 028 le nombre cas de nouveaux cas de cancer du col de l`utérus et à 1 102 le nombre de décès.
Deux moyens de prévention existent aujourd’hui pour lutter contre ce cancer dont le pic d’incidence se situe entre 40 et 50 ans : la vaccination préventive protégeant contre certains types de virus HPV (les HPV 16 &18) et le dépistage par frottis cervico-utérin tous les trois ans chez les femmes de 25 à 65 ans après deux frottis négatifs à un an d’intervalle (qu’elles soient vaccinées ou non).
Le frottis cervico-utérin
Le frottis cervico-utérin permet de détecter les lésions précancéreuses et cancéreuses du col et ainsi de le traiter plus précocement et surtout dans la majorité des cas d’éviter son apparition. Ce dépistage aujourd’hui individuel (dit « opportuniste ») à permis depuis 30 ans de faire baisser considérablement l’incidence du cancer invasif du col utérin. Or en France, le taux de couverture du dépistage, aujourd’hui majoritairement individuel, est estimé à 50 à 60 % de la population cible alors qu’il faudrait atteindre un taux de 80 à 90 % comme dans certains autres pays européens.
La difficulté d’accès aux soins et aux professionnels de santé (zones défavorisées, milieu rural), le manque d’information, des problèmes socio-économiques et comportementaux … sont des freins connus à ce dépistage
Le plan cancer porte sur un programme de santé publique dont l’objectif est de lutter contre les inégalités d’accès et de recours au dépistage en mettant en place un programme national de dépistage coordonné par des structures de gestion, structures responsables de l’envoi de convocations aux femmes âgées de 25 à 65 ans à partir de fichiers transmis par les régimes d’assurance maladie et du recueil des résultats des frottis pour chaque patiente ainsi que ceux des examens cytologiques et histologiques de suivi. Cette organisation comporte donc à la fois un système de convocation et reconvocation et d’assurance qualité de la filière de soins.
La vaccination anti HPV
Parallèlement les recommandations du 3e plan cancer visent à améliorer la couverture vaccinale de la vaccination antipapillomavirus .
Près de 70 % des cancers du col de l’utérus sont liés à une infection par les papillomavirus HPV 16 ou 18. Deux vaccins sont disponibles en France depuis 2006, mais la dynamique de la vaccination connaît une inflexion, depuis les campagnes de dénigrement dont elle a été l’objet en 2010 et en 2013 et le taux de couverture est aujourd’hui inférieur à 30 %.
La vaccination se heurte à plusieurs freins dont la crainte d’effets secondaires. La sécurité et l’efficacité du vaccin font pourtant l’objet d’une vigilance soutenue de la part des autorités de santé. Très récemment le Comité pour l’évaluation des risques de l’agence européenne des médicaments en matière de pharmacovigilance a rappelé que les données actuellement disponibles confirment le bénéfice/risque favorable des vaccins contre les papillomavirus ;
le cout et l’absence d’information en milieu scolaire
Certains pays ont atteint un taux de couverture de plus de 80 % grâce à la mise en place d’une vaccination systématique en milieu scolaire, cette vaccination a été introduite dans les calendriers vaccinaux de 18 pays européens.
La vaccination est désormais recommandée pour toutes les jeunes filles de 11 à 14 ans et en rattrapage pour les jeunes filles et jeunes femmes entre 15 et 19 ans révolus non encore vaccinées.
Sur la durée du Plan la France se fixe pour objectif d’atteindre une couverture vaccinale de 60 % et d`expérimenter l’acceptabilité d’une vaccination en milieu scolaire pour augmenter le taux de couverture.
D’après un entretien avec le Dr Jean-Luc Mergui (Paris)
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