Le syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est caractérisé par un collapsus répété des voies aériennes supérieures au cours du sommeil. En l’absence de traitement, il peut s’accompagner de perturbations importantes de la qualité de vie et d’un accroissement des risques liés à la conduite des véhicules automobiles. Il est enfin associé à une augmentation de la morbimortalité cardio-vasculaire.
Il est fréquent chez les femmes comme chez les hommes, les formes modérées à sévères de la maladie étant présentes chez 9 % des hommes d’âge moyen et 4 % des femmes (1).
Au moment du diagnostic, par comparaison avec les hommes avec le même degré de SAOS, les femmes semblent davantage susceptibles d’être traités pour dépression, d’avoir une insomnie, et une hypothyroïdie (2).
Un bilan cardiovasculaire et métabolique.
Le SAHOS est associé à un risque accru de survenue d’accidents cardio-vasculaires et vasculaires cérébraux, fatals ou non. Le traitement du SAHOS permet de réduire ce risque qui apparaît davantage marqué avant 70 ans. Les données de la littérature portent avant tout sur des populations masculines mais il n’y a pas d’argument permettant de penser que ce risque soit différent en fonction du sexe. Il est également associé au syndrome métabolique chez la femme, et à l’ensemble de ses composants, en particulier l’obésité centrale, l’hypertrigycéridémie et un taux de HDL-cholestérol bas (3).
Concernant la stratégie thérapeutique, l’efficacité du traitement par ventilation en pression positive continue (PPC) sur la normalisation de l’index d’apnées-hypopnées fait l’unanimité, quelle que soit la sévérité initiale des troubles respiratoires nocturnes (4). L’amélioration objective et subjective de l’hypersomnie diurne est d’autant plus importante que celle-ci est initialement plus marquée. La PPC constitue ainsi le traitement de première intention du SAHOS sévère.
Les orthèses d’avancée mandibulaires (OAM) permettent d’augmenter la surface du pharynx durant le sommeil et d’en diminuer la tendance au collapsus. Ce traitement améliore la vigilance diurne et réduit la fréquence de survenue et les conséquences des événements respiratoires du sommeil. Le sexe féminin, mais aussi l’absence d’obésité, l’âge inférieur à 60 ans, une sévérité modérée du SAHOS et son caractère positionnel semblent être des facteurs prédictifs d’efficacité. C’est également le cas lorsque les voies aériennes supérieures sont de petite taille et en cas de rétrusion maxillo-mandibulaire.
Enfin, pendant la grossesse, les perturbations du sommeil sont fréquentes et peuvent indiquer le développement d’une apnée du sommeil. En raison du risque d’hypertension, de pré-éclampsie, d’hypoxie fœtale notamment, les ronflements pendant la grossesse ne doivent pas être ignorés (5).
* D’après un entretien avec le Dr Hervé Pegliasco, service de pneumologie, hôpital Ambroise Paré, Marseille.
(1) Al Lawati NM, Patel SR, Ayas NT. Epidemiology, risk factors, and consequences of obstructive sleep apnea and short sleep duration. Prog Cardiovasc Dis. 2009 Jan-Feb;51(4):285-93.
(2) Shepertycky MR; Banno K; Kryger MH. Differences between men and women in the clinical presentation of patients diagnosed with obstructive sleep apnea syndrome. Sleep 2005 ; 28(3):309-314.
(3) Theorell Haglow J, et al. The role of obstructive sleep apnea in metabolic syndrome: A population-based study in women. Sleep Med 2011; 12: 329–334.
(4) Portier F, et coll. Traitement du SAHOS par ventilation en pression positive continue (PPC). Rev Mal Respir 2010;27:S137-45.
(5) Fung AM, et al. Effects of Maternal Obstructive Sleep Apnoea on Fetal Growth : A Prospective Cohort Study. PLoS ONE 2013; 8: e68057
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