La notion d’équilibre de l’écosystème vaginal est aujourd’hui essentile. En effet, dans le vagin coexistent 3 groupes de germes : la flore bactérienne dominante, essentiellement composée de lactobacilles(flore de Doderlein) ; la flore bactérienne issue de la flore digestive colonisant les voies génitales (enterobactéries, E.Coli, Proteus, Klebsiella…. et bactéries anaerobies, Gardnerella, Candida, mycoplasmes, etc…) ; les hôtes usuels de la flore oropharyngée, streptocoques, Hemophilus….
Toute agression peut étre responsable d’une modification de ce milieu.
Vulve et vagin sont tapissés par des épithéliums pavimenteux dit malpighiens, kératinisés pour les grandes lèvres. On trouve également dans cette région de nombreuses glandes annexes sécrétant un mucus : la glaire cervicale. Ces éléments sont sous la dépendance des hormones ovariennes, de façon cyclique chez la femme en activité génitale.
La contraception oestro-progestative peut, en modifiant l’équilibre hormonal, avoir un rôle néfaste :sécheresse, diminution de la libido. Cette sécheresse peut s’observer aux âges extrémes de la vie, avant ou pendant la puberté, ménopause.
La pratique hygiénique va permettre d’éliminer tous les déchets de cette région (glaire, cellules desquamées, résidus microbiens) et ce afin de permettre un confort de cette région qui est, faut-il le rappeler, très impliquée dans la vie sexuelle d’une femme.
La vulve se doit d’être bien hydratée. L’eau est puisée à partir des couches profondes des tissus qui la constituent. Son évaporation est évitée grâce à un film hydrolipidique et par des facteurs d’hydratation naturelle (Natural Moisturing Factors ou NMF). L’eau claire ne permet pas un nettoyage suffisant et peut détruire ces NMF.
La disparition de ce film hydrolipidique va favoriser l’arrivée de microorganismes et donc la survenue d’infections.
Le savon de Marseille est un mélange de graisses animales et végétales, il a un pH élevé et va provoquer la disparition de ce film protecteur.
Dans un article récent, J.M.Bohbot rappelle que si l’eau est calcaire, les savons sont responsables de la formation de carboxylate de calcium qui va léser ce film et induire une secheresse de cette région.
Ce début de 21e siècle a vu « l’inondation » du marché par des produits « Synthetic Detergents » dits Syndets. Ils vont respecter l’hydratation de la vulve, même si ils sont utilisés avec une eau calcaire. Ils pourront être solides ou liquides.
Et le pH ?... C’est, pour J.M.Bohbot, un argument uniquement publicitaire. Le pH de la vulve varie selon la région concernée, il est de 4,5 dans la région vestibulaire et peut atteindre 6 à 7 au niveau des grandes lèvres.
Le pH du vagin varie entre 4 et 5,5. Il a été montré que l’utilisation de produits de pH très différents, l’un légèrement alcalin (Saforelle) et l’autre acide (Lactacyd) n’a pas entrainé de modification du pH vaginal.
Par contre les douches vaginales, l’utilisation régulière de produits antiseptiques peuvent agir sur l’écosystème vestibulaire et par la même sur le microbiote vaginal. La conséquence en sera la survenue d’une vaginose bactérienne avec modification de l’équilibre des différents microorganismes notamment disparition des Lactobacilles (Bacilles de Doderlein).
Les Produits antiseptiques doivent étre reservés à des circonstances très particuliéres (soins de desinfection
en pré-chirurgie par exemple)
Une bonne hygiène intime n’est pas seulement en relation avec la façon de se laver. Elle tient compte de recommandation d’habitude de vie souvent oubliées (cf encadré d’après 800 questions à un gynécologue Dr A.Tamborini)
Le rôle de conseil du médecin est très important, il pourra aider à prévenir des infections vulvo-vaginales , favoriser une bonne hydratation de cette région aussi bien chez la femme en période génitale qu’au moment de la ménopause, et ainsi permettre à sa patiente une bonne qualité de vie sexuelle, quel que soit son âge.
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