200 médecins demandent la fin du secteur privé à l’hôpital

Publié le 20/03/2012

Les illustres signataires (parmi lesquels les Prs et Drs André Grimaldi, Axel Kahn, Nicole Smolski et Joël Ménard) souhaitent que cette mesure soit accompagnée d’une limitation des dépassements d’honoraires en ville et d’une revalorisation des tarifs remboursés par la Sécurité sociale. Ils militent aussi pour la création d’une assurance publique de responsabilité civile professionnelle et l’inclusion des diverses indemnités dans le calcul des retraites des médecins hospitaliers. « Dans un souci de transparence nécessaire au contrôle du respect de la loi, nous proposons que l’ensemble de ces honoraires [du secteur privé, N.D.L.R.] soit versé à la caisse de l’hôpital ou de l’université qui, après avoir prélevé une redevance, reversera la part due aux praticiens », précise le manifeste.

Cet appel n’est pas du goût de tous. « En période préélectorale, les esprits s’échauffent, convient le Pr Alain Faye, secrétaire général du Syndicat de défense de l’exercice libéral de la médecine à l’hôpital. Le secteur libéral rapporte six millions d’euros de subvention par an à l’AP-HP et les patients sont tout à fait libres de choisir leur médecin. Du coup, je me demande si les signataires de ce manifeste ne sont pas les mêmes que ceux qui veulent tuer l’hôpital public ».

En septembre 2011, 123 personnalités dénonçaient déjà la pratique de la médecine privée à l’hôpital public dans un Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire qui avait fait grand bruit.

ANNE BAYLE-INIGUEZ