Temps de travail, nominations, liberté d’installation

Touraine tente de rassurer les internes de médecine générale

Publié le 02/02/2015
Article réservé aux abonnés

Près de 800 internes venus de toute la France attendaient de pied ferme Marisol Touraine au 16congrès des internes de médecine générale à Toulouse.

Pierre-Antoine Moinard, président de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG), a dressé la liste des principaux sujets de crispation : le projet de loi de santé bien sûr mais aussi la réforme du 3cycle des études médicales ou la réduction du temps de travail des internes. Dans un discours de plus d’une demi-heure, Marisol Touraine s’est employée à répondre point par point, et a tenté de convaincre de « sa volonté de dialogue et de concertation » devant un auditoire partagé entre protestations et applaudissements. « Le projet de loi arrive au Parlement en avril, il y aura plusieurs mois de débats et il pourra y avoir des amendements jusqu’au bout », a-t-elle déclaré.

Alors que les internes de spécialité sont entrés en grève à l’appel de l’ISNI, la ministre a assuré que son projet de loi « ne remettrait pas en question la liberté d’installation des jeunes médecins ».

La ministre a appelé à « un débat dépassionné » sur le tiers-payant, rappelant que la dispense d’avance de frais est déjà une réalité dans plusieurs spécialités, et a réaffirmé son intention de mettre en place un système applicable… « Ce sera aux financeurs de proposer des solutions simples, quant aux médecins ils sont exclus des réseaux mutualistes et ils le resteront, j’en prends l’engagement », a-t-elle assuré.

Deux fois plus de chefs de clinique

Marisol Touraine a réservé ses principales annonces sur le volet de la formation. Elle a promis la publication rapide d’un décret pour réduire à compter du 1er mai prochain le temps de travail des internes (de 11 à 10 demi-journées hebdomadaires). Des sanctions seront appliquées aux « établissements qui continueraient de méconnaître le droit des internes à un repos après une garde ou une astreinte ».

La ministre de la Santé a par ailleurs assuré qu’elle poursuivrait le développement de la filière universitaire de médecine générale en doublant le nombre de chefs de clinique de la spécialité sur deux ans (ils sont actuellement 78) et en créant un label des maisons de santé universitaires.

Après son discours, un huis-clos de près d’une heure s’en est suivi avec les représentants des internes des 24 villes universitaires. À la sortie, les jeunes internes décrivaient un échange constructif et intense. « Nous sommes satisfaits des annonces sur le temps de travail et la liberté d’installation, en revanche nous réclamons le retrait pur et simple de l’article concernant la généralisation du tiers-payant », a déclaré Pierre-Antoine Moinard.

De notre correspondante Béatrice Girard

Source : Le Quotidien du Médecin: 9383
Sommaire du dossier