Les patients souffrant de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) sont très souvent des fumeurs fortement dépendants, souffrant d’autres pathologies liées au tabac (cardiologiques, pneumologiques, cancéreuses...), d’affections psychiatriques et notamment de syndromes dépressifs et/ou en situation de précarité sociale. De ce fait, malgré le diagnostic de BPCO, il est difficile d’obtenir un sevrage tabagique, alors que l’arrêt du tabac constitue la pierre angulaire de la prise en charge.
Dans ce contexte, il semblait intéressant d’évaluer l’impact sur la réussite du sevrage d’un programme d’éducation thérapeutique du patient (ETP), tel que celui proposé au dispensaire Émile Roux à Clermont-Ferrand, qui est à la fois centre de pneumologie et de tabacologie. Le programme d’ETP pour les patients BPCO se compose de 7 séances durant six mois. La première, individuelle, permet de faire le bilan des connaissances et croyances du patient sur la BPCO et de fixer des objectifs pour améliorer sa qualité de vie. Elle est suivie de cinq ateliers collectifs, au cours desquels différents aspects de la maladie sont abordés afin que le patient acquière de nouvelles compétences d’adaptation et d’autosoin. Une séance d’évaluation individuelle à six mois vient compléter le programme.
Les bénéfices de ce programme d’ETP ont été confirmés dans une étude prospective qui a inclus 108 patients consultant au dispensaire. Tous ont eu une aide au sevrage, mais seule la moitié d’entre eux a suivi le programme d’ETP. Les taux de réussite du sevrage étaient comparables dans les deux groupes au 7e jour après l’arrêt (55 % dans le groupe ETP et 48 % dans le groupe témoin, différence non significative), mais significativement plus élevés lors des évaluations ultérieures à J 90 (53 versus 33 %, p = 0,04), J 180 (49 versus 26 %, p = 0,01) et J 360 (32 versus 7 %, p = 0,001). Et, de façon intéressante, les bénéfices ont été similaires que les patients soient ou non en situation de précarité sociale (60 % des cas).
« Les séances de groupe aident les patients à prendre conscience de la maladie et de son traitement, à acquérir des connaissances sur la dépendance tabagique et in fine à renforcer la décision d’arrêt », souligne François Marchandise, Dispensaire Emile Roux, Clermont-Ferrand..
D’après un entretien avec François Marchandise, Dispensaire Emile Roux, Clermont-Ferrand.
Article précédent
L’intérêt d’une prise en charge spécifique
Article suivant
Ne pas banaliser ni stigmatiser
L’importance d’une prise en charge spécifique
Légère progression
Après l’amour, James Bond boit une bière…
L’intérêt d’une prise en charge spécifique
L’éducation, ça marche !
Ne pas banaliser ni stigmatiser
Une prise en charge longue et semée d’embûches
Le tabac creuse l’écart
Comment aider les patients
Un pilotage cohérent est nécessaire
Accès aux soins : il est urgent de mieux former les professionnels de santé
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024